1.13.1 - Fiche analyse Mémorial de la Résistance

 
Ce que nous en avons pensé : 
 

- Une approche émouvante d’une histoire locale ayant toujours une résonnance nationale.

- Un travail remarquable et unique en termes de décors, d’ambiance, d’architecture.

- Une véritable volonté d’ouverture sur un public jeune avec des animations spécifiques.

- Un travail d’enquête et de collecte de témoignages remarquables

- Une volonté d’évolution et d’ancrage dans le présent. 

- Une visite qui modifie notre regard sur le Vercors.

 

 
Le "plus" : 
 

- Un projet évolutif qui a su, 13 ans après son inauguration, remettre à plat la touche finale de son scénario et ce de façon remarquable, permettant ainsi de mettre tout le projet en perspective / au présent.

- La qualité des décors et mobiliers de la muséographie

- Une approche émotionnelle réussie sur un sujet délicat.

 

mise à jour: 24/03/2009

Les 5 principes de l’interprétation

1. Exprimer et respecter l'esprit des lieux

2. Faire référence à des enjeux, provoquer la réflexion

3. Créer une relation avec les visiteurs, se mettre à leur portée

4. Faire vivre l'émotion, l'imaginaire, les questions

5. Utiliser des savoir faire

Exprimer et respecter l'esprit des lieux

 
  • Esprit des lieux :

- Le Mémorial a été construit sur le site même d’un ancien camp de maquisards, au col de la Chau. Le site choisi offre une vue sur l’ensemble du massif et sur le champ de bataille.

- Le bâtiment domine Vassieux : village compagnon de la libération.

- On accède au bâtiment à pied depuis un parking qui domine et révèle le lieu.

- Les décors intérieurs, ambiances grises et austères, évoquent cette sombre période de l’histoire.

  • Ancrage local :

- La spécificité géomorphologique du massif du Vercors est présentée : une citadelle calcaire véritable forteresse.

- Le parcours des « Chemins de la liberté » : des visites libres ou guidées de différents sites sur le Vercors sont proposées aux visiteurs pour prolonger sur le terrain leur compréhension des faits de résistance du Vercors.

- Au niveau local, le Mémorial insuffle une véritable dynamique économique.

  • Population locale :

- Elle est présente au travers de nombreux interviews – témoignages d’hommes et de femmes qui ont vécu ces évènements tragiques. Le travail d’enquête sur la mémoire orale est remarquable.

- Travail amont de conception des contenus avec les associations locales de résistants.

  • Respect du site :

- L’originalité architecturale est d’avoir enchâssé le bâtiment dans la roche et la montagne, laissant libre et intact le creux d’une combe. Le bunker aplati est tout en béton gris, de la couleur des falaises calcaire. Le toit est arboré d’où émergent de grandes cheminées métalliques qui évoquent les maquisards veilleurs et leur camp dissimulé.

  • Esprit du lieu :

- En visite libre, les symboliques de l’emplacement du Mémorial peuvent échapper aux visiteurs.

  • Population locale :

- Au début du projet, mauvaise appropriation par la population locale qui s’attendait à un musée traditionnel, plus informatif avec collection de vieux objets (musée qui existait d’ailleurs déjà au village). La modernité du Mémorial, son architecture, la sobriété de ses mises en scène, n’étaient pas dans la culture locale.

Faire référence à des enjeux, provoquer la réflexion

 
  • Enjeux évoqués :

- On sent bien qu’un véritable enjeu, au départ, a motivé cette réalisation : celui du devoir de mémoire et de la réflexion que suscite l’histoire dramatique de la Résistance du Vercors.

- L’idée du « plus jamais cela » est appuyée par de nombreuses interviews d’anciens du maquis qui témoignent de la barbarie nazie.

- Des idées de liberté, de valeurs républicaines, d’humanisme s’expriment tout au long de la visite.

  • Approche évolutive :

- La dernière salle a été complètement repensée. Depuis 2007, un film présente les peuples du monde qui s’opposent à la barbarie et à la tyrannie. Le Ché, Nelson Mandela, Martin Luther King… un tour d’horizon des motivations qui conduisent une personne, un peuple, à rentrer en résistance.

- Ce film met en avant les valeurs de la Résistance, en liant passé et modernité.

  • Réflexion :

- On réalise, dans l’avant-dernière salle, une autre dimension de cette tragédie : la façon dont le maquis du Vercors a été abandonné, sacrifié à une cause plus large (évoqué au travers d’un petit film documentaire). Ce qui nous laisse avec cette question récurrente à chaque moment-clé de l’histoire humaine : la fin justifie-t-elle les moyens ?

Cette séquence apporte une touche nuancée à l’impression de solidarité et d’unanimité autour de cette histoire, et relativise encore les choses…

  • Responsabilisation des visiteurs :

- Les émotions fortes ressenties lors de la visite face à l’injustice et la barbarie, nous entraînent dans une dynamique « du plus jamais cela ». Des phrases citoyennes se font écho en nous : « s’en tenir à une ligne intérieure », « et si résister aujourd’hui, c’était ré-enchanter le monde »… c’est ainsi que se termine le film en fin de visite.

- L’idée de résistance est déclinée au présent et nous fait prendre conscience de la nécessaire vigilance. Il s’agit d’un combat qui n’a pas pris fin en 1945 mais qui se produit sous d’autres formes de nos jours.

- La visite intérieure du Mémorial se termine par une sortie sur un belvédère et un panoramique sur le Vercors et Vassieux. Cette sortie vers la lumière, symbole de liberté, nous offre un instant de confrontation avec un paysage et son histoire et nous rappelle les deux faces les plus contradictoires de notre humanité, l’ombre et la lumière.

- Cette visite change notre regard sur le Vercors.

  • Enjeux évoqués et approche évolutive :

- Jusqu’en 2007, soit pendant 13 ans, le spectacle son et lumière de la dernière salle ne mettait pas vraiment le Mémorial en perspective avec d’autres évènements plus contemporains. Ce manque de perspective plaçait le Mémorial dans une évocation trop passéiste.

Créer une relation avec les visiteurs, se mettre à leur portée

 
  • Liens avec le quotidien :

- Est relaté, le quotidien difficile, aussi bien pour la population française, que pour les maquisards (le ravitaillement, les déplacements…). Cette mise en relation se fait au travers de la mise en scène d’objets familiers (baignoire remplie de patates / charbon, vélos, empilements de colis lettres…)

- Témoignages d’enfants, jeunes, adultes…, tout un chacun peut s’y reconnaître.

  • Approche sensorielle :

- La sobriété de la muséographie, notamment par des mises en scènes, nous offre plus à voir, à entendre et à ressentir qu’à lire du contenu informatif.

  • Interactivité :

- Les visites guidées sont vivantes. Le visiteur est sollicité par rapport à ses connaissances historiques. Avec une classe, les élèves sont invités à se questionner sur les symboliques des mises en scènes, sur l’architecture du bâtiment… Alternances entre visites accompagnée et temps d’autonomie.

  • Participation du visiteur :

- En visite libre, le manque d’interactivité rend le visiteur plutôt passif, on peut alors subir la visite et trouver certains passages longuets : par ex. dans la salle 2 avec une projection – maquette peut attractive.

Faire vivre l'émotion, l'imaginaire, les questions

 
  • Histoire racontée :

- L’histoire de la résistance qui nous est contée, est déclinée de manière chronologique avec l’intervention de personnages clés (De Gaulle, Jean Moulin…).

- L’histoire du maquis du Vercors, dans la 2ème salle, est poignante.

  • Ambiances, imaginaire et curiosité :

- Le vestibule où l’on est accueilli par la voix du Général De Gaulle fonctionne comme un sas d’immersion où l’on est plongé au début des années 40.

- Les décors et mises en scène de la première salle sont très évocateurs. Ils sont sobres et leurs symboliques nous plongent dans l’ambiance des années noires que connurent les français sous l’occupation (une porte avec l’étoile juive, une chaise avec menottes…).

- Des couloirs sombres en béton, des ambiances de fond avec sons et lumières (sirènes, projecteurs anti-DCA, tracts accrochés dans les airs..), l’atmosphère est austère et très appropriée au sujet… âme sensible s’abstenir !

  • Emotion :

- Les témoignages d’anciens maquisards, notamment audio, sont poignants, tout comme l’ambiance qui règne dans ce bâtiment.

- Les films d’époque peuvent être bouleversants.
 

  • Ambiances, émotion :

- La vaste maquette du Vercors est très peu évocatrice et mal exploitée. L’effet citadelle ne fonctionne pas, on n’arrive pas à localiser le Vercors / à ses grandes villes portes (Grenoble…).

Utiliser des savoir faire

 
  • Démarche collective :

- Travail d’interviews sur les témoignages de locaux très conséquents.

  • Professionnalisme, supports et médias :

- On est ici sur une réalisation vraiment unique, moderne pour son époque (loin du musée traditionnel). La muséographie n’a pas pris une ride en 14 années.

- Le bâtiment offre d’importants volumes constituant une série de salles articulées par de courts vestibules. Toute l’architecture est au service de l’histoire racontée.

  • Technique d’interprétation :

- On communique tout au long de la visite, sur une idée forte, un thème central qui clarifie la visite.

  • Compléments - évolution :

- Des circuits organisés « Dis, raconte-moi le Vercors » sont proposés aux visiteurs sur des thématiques différentes mais aussi en approfondissement sur l’histoire de la résistance (Chemin de la liberté).

- Un travail collectif intéressant et complet a été réalisé, notamment en 2005, pour le 60ème anniversaire de la Libération, avec la sortie d’un document composé d’un jeu de fiches thématiques à destination des enseignants.

- La refonte complète de la dernière salle est d’une grande réussite, elle apporte une réelle externalisation du sujet avec un ancrage sur le monde contemporain et une incitation à la vigilance citoyenne de chacun.

  • Technique d’interprétation :

- Le scénario manque d’un vrai fil conducteur qui nous guiderait de salle en salle notamment lors des visites libres.

 

Contenus de l'interprétation

Message: 

Cette histoire de la Résistance dans le Vercors est un rempart contre l’oubli.
Et si résister aujourd’hui, c’était ré-enchanter le monde ?
« Plus jamais ça ».

Thème: 

L’histoire de la résistance dans le Vercors et les évènements tragiques qui s’y déroulèrent ont valeur de témoignage universel pour la liberté, contre la barbarie.

Fil conducteur: 

Historique :

L’histoire commence en Juin 1940, par l’appel du Général de Gaulle qui n’accepte pas la capitulation et lance le mouvement de la résistance. Les maquisards de la citadelle du Vercors symbolisèrent cette mobilisation pour la liberté, qui malgré les évènements tragiques de 44, ont permis, avec d’autres mouvements de résistance, d’élever la France au rang des nations victorieuses de la barbarie nazie.

Médias: 

- Muséographie - scénographie composées de différentes salles aux volumes intéressants articulées par des courts vestibules. Mise en scènes avec ambiances sons et lumières.

- Visites guidées.

 

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