1.7.1 - Fiche analyse L'école du vent à Saint Clément

 
Ce que nous en avons pensé: 

- Une histoire originale qui nous entraîne à devenir des apprentis du vent, sur les pas des écoliers du Peuple du Vent.

- Nous avons beaucoup aimé l’idée de départ, l’histoire proposée : un beau potentiel d’interprétation ! Cependant cette histoire n’a pas été développée jusqu'au bout : elle peut passer inaperçue. C’est dommage car on aurait pu aller beaucoup plus loin dans le récit.

- Un travail remarquable et unique en termes de décors et d’ambiance. Des exercices pédagogiques et ludiques interactifs pour se familiariser avec cet élément invisible et étrange qu’est le vent.

- Une approche vraiment transversale et complète autour du vent sous toutes ses formes et ses usages.

- L’ensemble est porteur par les mises en scène et l’éveil de l’imaginaire ; original : on n’a pas l’impression d’avoir « déjà vu »

- Un projet global l’échelle d’une petite commune pour valoriser son patrimoine et créer de l’activité à l’année.

- Le projet demande à s’enrichir par des prolongements extérieurs dans la lignée du thème central.

 

 
Le "plus" : 

- L’histoire de ce Peuple du vent qui constitue le fil conducteur narratif de la visite de l’école fait vraiment fonctionner l’imaginaire.

- L’approche ludique et pédagogique, la simplicité et l’accessibilité du thème (sobriété des informations…)

- La qualité des décors et mobiliers de la muséographie ; la cohérence globale des ambiances et de la mise en scène, qui fait décor de film ou de théâtre

- Les références au quotidien, notamment avec l’apprentissage scolaire transposé au fait d’apprendre à voler.

 

mise à jour: 23/01/2009

Les 5 principes de l’interprétation

1. Exprimer et respecter l'esprit des lieux

2. Faire référence à des enjeux, provoquer la réflexion

3. Créer une relation avec les visiteurs, se mettre à leur portée

4. Faire vivre l'émotion, l'imaginaire, les questions

5. Utiliser des savoir faire

Exprimer et respecter l'esprit des lieux

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  • Esprit des lieux :

- Le vent est une spécificité locale forte et la plupart du temps perceptible sur le site
- Le « musée » tire parti d’un caractère du lieu a priori négatif
- L’école est située dans un ancien bâtiment entièrement restauré (charpente traditionnelle en vaisseau retourné, voûtes…), au cœur même du village de Saint Clément.
- Des éoliennes sont visibles depuis l’entrée du bâtiment

  • Ancrage local :

- Dans l’école, la muséographie développe des spécificités locales telles que le vent de montagne, la formation du paysage, l’architecture locale (fixation des toits en lauze pour résister au vent), formation des congères, découverte aérienne des paysages de saint-Clément dans la peau d’un oiseau…

- Quelques références locales liées aux vieux outils (soufflet de forge, tarare,…)

- Depuis 2005, la commune dispose d’un parc éolien qui alimente en énergie la population du village

  • Respect du site :

- Le bâtiment a conservé l’architecture locale typique : il est intégré et cette réalisation a permis de sauvegarder un bâtiment remarquable

  • Population locale, appropriation :

 - Pas vraiment de « présence » de la population locale

  • Ancrage local :

- Dommage que l’aspect éoliennes ne soit pas plus développé (c’est grâce aux dividendes du fonctionnement des deux éoliennes que le budget de réalisation de la muséographie a pu être bouclé…).

- Manque pour l’instant de renvois sur le territoire et ses ressources

Faire référence à des enjeux, provoquer la réflexion

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  • Enjeux évoqués :

- Les éoliennes sont évoquées

- Visite possible du site d’éoliennes en complément

- Notion de contrainte (le vent) transformée en richesse

- Pour les enfants : jeu de l’oie qui reprend les différents enjeux liés au vent

  • Réflexions suscitées :

- Réflexion sur l’habitat bioclimatique (construire avec et contre le vent), sur l’énergie renouvelable que représente le vent, sur les inconvénients et avantages des éoliennes, sur le vent et son usage dans notre quotidien…

  • Enjeux évoqués :

- Le lien avec les éoliennes pourrait être plus développé (intégré dans l’histoire) et donner à cette histoire un prolongement présent

- Dommage que les enjeux de société tels que l’effet de serre, les  énergies renouvelables et non renouvelables, l’équilibre des sources de production d’énergie, les gisements d’énergie locaux… ne soient pas abordés au niveau de l’espace école.

  • Approche évolutive :

- Pas beaucoup de liens explicites passé – présent – futur

Créer une relation avec les visiteurs, se mettre à leur portée

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  • Liens avec le quotidien :

- L’histoire dit qu’il y a fort longtemps, à Saint-Clément, habitait le Peuple du vent. Ce peuple apprenait à ses enfants à voler : pour cela, ils devaient passer par l’Ecole du vent. C’est cette école qu’il nous est aujourd’hui proposé de visiter. L’Ecole nous est à tous un lieu familier, faisant oublier l’aspect musée : la mise en scène nous plonge dans des références connues (livres de classe, etc.)

- L’aspect « vivre avec le vent » est présenté : comment se protéger du vent, utiliser sa force de différentes façons

- Une salle de classe nous présente des objets du quotidien que les instructeurs ont inventés en domptant le vent (aspirateur, pistolet à peinture, sèche cheveux, pompe à vélo…).

- Les aventures et mésaventures de l’homme pour voler nous sont contées… on se sent au cœur de cette épopée folle qui a consisté à maîtriser les airs et le vent.

  • Participation du visiteur et approche sensorielle :

- On nous propose à voir, à entendre et à ressentir

- De nombreux espaces dans l’Ecole nous invitent à expérimenter, tester pour nous mettre dans la peau de l’élève de l’époque (pédaler sur le Vélovol pour tester notre capacité à voler ; tester l’énergie que peut dégager le vent à travers notre souffle ; se mettre dans la peau d’un oiseau qui vole en embarquant dans un simulateur de vol…)

  • Convivialité et interactivité :

- Les bornes écrans proposent une approche interactive à base de choix multiples, on doit deviner...

- Les lectures et approches sont pluridisciplinaires (architecture, géologique, calculs d’énergies…) offrant autant de points d’accroche pour le visiteur.

- La dernière salle offre une ambiance de délectation : il nous est proposé de se détendre sur de gros fauteuils à l’écoute des sons du vent.

  • Implication du visiteur :

- Dans l’accueil enfants : on leur remet un carnet de détective afin qu’ils retrouvent la trace d’une petite fille qui était à l’école du vent entre 1920 et 1923…

- Jeu de l’oie : défis, expériences…

  • Liens avec le quotidien :

- Ce lien existe dans la plupart des salles, mais il est quasiment inexistant sur la plate-forme de l’énergie (par ex. consommation moyenne d’un ménage français, part de l’énergie éolienne dans la production française, combien consomme tel et tel objet, combien de foyers les éoliennes de Saint-clément peuvent approvisionner ?…).

  • Interactivité, implication du visiteur :

- L’aspect « école » pourrait être encore plus développé : le visiteur pourrait vivre lui-même un parcours initiatique, de façon plus formalisée, où il devient un apprenti, un initié…

Faire vivre l'émotion, l'imaginaire, les questions

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  • Histoire racontée :

- L’histoire du Peuple du vent est captivante, on endosse l’habit d’élève - apprenti.

  • Emotion, approche poétique :

- La trame de départ sur l’histoire de l’Ecole du vent est très poétique et suscite rapidement l’imaginaire

- Une séquence très drôle sur les essais de vol dans l’histoire

- Mises en scène artistiques et créatives : des décors qui nous plongent dans l’ambiance écolière, des atmosphères bleutées, sombres, calfeutrées, la surprise nous attend à chaque salle.

  • Ambiances, imaginaire et curiosité :

- Les pièces et plates-formes dans lesquelles on déambule, offrent des décors type « Léonard de Vinci » et « Muséum d’Histoire Naturelle » qui nous plongent dans l’ambiance studieuse d’apprentissage d’une école : table à dessin, cartes et règles de calcul, tableau noir... L’ensemble a du cachet : on a l’impression de pénétrer dans un décor de film ou de théâtre (style Harry Potter à l’école des sorciers…)

- Les mobiliers sont audacieux par leurs côtés originaux et parfois loufoques, ils attirent le regard : ici une machine avec d’étranges tuyaux qui s’entrelacent follement dans les airs, là une grande roue, un simulateur de vol avec des filets, un drôle de vélo, une cage de verre munie d’une soufflerie, des casques de coiffeur et des fauteuils confortables…

- On ressort avec l’envie de découvrir l’extérieur, les 2 éoliennes entre autres.

  • Ambiances :

- Les salles sont mal insonorisées les unes par rapport aux autres, les bruits d’autres visiteurs deviennent vite une gêne.

  • Emotion, histoire racontée :

- Dommage que l’histoire ne soit pas plus développée dans l’expo ; elle a un potentiel imaginaire important

Utiliser des savoir faire

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  • Démarche collective :

- Souci de la municipalité que cette réalisation soit au service de ses habitants (recrutement local d’une chargée d’accueil et d’entretien, vente de produits locaux à la boutique…).

  • Professionnalisme, supports et médias :

- Le concepteur a su mettre en scène le vent sous toutes ses formes dans des décors vraiment originaux, de qualité.

- Nombreux supports différents (formes des « panneaux », audio, vidéo…)

- On est ici sur une réalisation vraiment unique, et non sur des supports standardisés.

- Accueil personnalisé à l’entrée de l’Ecole, formule de départ guidée pour les groupes, fiches, carnets détectives pour les scolaires et jeu de l’oie. Animatrices accueillantes et pédagogues.

  • Technique d’interprétation :

- Visite avec fil conducteur cohérent d’un bout à l’autre : l’école du Peuple du Vent qui apprenait à ses enfants à voler (petits et grands peuvent se prêter au jeu, « dans la peau d’un écolier »).

  • Compléments - évolution :

- Nombreuses activités proposées qui prolongent la visite (balades - visites du parc éolien, « le climat venté du Mézenc », ateliers « Rose des vents » et « fabrication de cerf-volant » pour les enfants…).

- Boutique avec quelques produits locaux et documentation locale

- Projet en 2009 de circuit d’interprétation extérieur en prolongement de la visite de l’école du vent.

  • Démarche collective, appropriation locale :

- On ne sent pas vraiment de démarche impliquant la population dans la conception

- Quelle perception par les locaux ?

  • Méthodologie de l’interprétation (thème central, fil conducteur, etc.) :

- La trame qui sert de fil conducteur n’a pas été suffisamment développée à notre avis : c’est dommage !

- Il manque une « idée forte » qu’on puisse emporter

- Sans cette trame, le lieu peut faire un peu « vide »

  • Supports et médias :

- Nombreux problèmes de fonctionnement liés à la solidité du matériel

Contenus de l'interprétation

Message: 

St Clément est le pays du vent.

L’étude et la maîtrise du vent imprègnent toute l’histoire humaine et influencent notre quotidien sans qu’on s’en aperçoive : il est lié à la topographie du paysage, il influence nos constructions (emplacement, forme…), il permet de voler et faire voler (des sons, des graines, des oiseaux, des humains…), il est à la source de nombreux usages (énergie, musique, déplacements, etc.).

Thème: 

On pourrait le formuler comme ceci : « Le vent, cet élément invisible et pourtant si présent, fait la pluie et le beau temps. Objet de toutes les convoitises, sa maîtrise, sa domestication accompagne l’histoire des hommes… »

Fil conducteur: 

L’histoire… « Il y a de cela fort longtemps à Saint-Clément habitait le peuple du vent…

Un Peuple qui apprenait à ses enfants voler ! Pour cela les enfants passaient par l’Ecole du vent. Là, ils apprenaient ce qu’était le site, sa formation volcanique, ce qu’est le vent et comment il souffle ici… Aujourd’hui, l’Ecole se visite : on chemine dans les salles de classe de l’ancienne Ecole du Vent. »

Médias: 

Muséographie composée de différentes salles – plateformes personnalisées par des décors et composées de maquettes et mobiliers originaux (vélovol, simulateur de vol, vidéos…).